C’est pour démontrer la nécessité et l’urgence de mettre en place une assistance juridique pour tous les étrangers, dès leur arrivée en zone d’attente, que l’Anafé a décidé d’organiser une permanence d’avocats à l’aéroport de Roissy, avec l’aide de l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE) et du Syndicat de avocats de France (SAF). Il s’agissait non seulement d’évaluer les besoins, mais aussi de tester la complémentarité d’une telle permanence avec l’intervention de l’Anafé et celle des avocats rémunérés par leur client.
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Pour des avocats aux frontières !
L’impératif d’une permanence d’avocats en zone d’attente
Le système mis en place pour encadrer les refus d’entrée et le placement en zone d’attente ne permet pas aux étrangers concernés de faire pleinement respecter leurs droits. Cette exigence démocratique nécessite qu’ils aient avant tout la possibilité de rencontrer et de se faire assister gratuitement par un avocat. En effet, les intervenants d’associations comme l’Anafé n’ont ni la vocation ni les moyens matériels de répondre à toutes les demandes de conseil juridique et d’aide au recours, notamment celles émanant des demandeurs d’asile : seuls les avocats peuvent utilement assister et défendre les étrangers visés par des décisions administratives restrictives et dont les droits et libertés sont garantis par la loi.
Si le CESEDA précise que toute personne placée en zone d’attente est informée qu’elle peut contacter l’avocat de son choix, il s’agit là d’un droit qui reste le plus souvent ineffectif puisque seules celles qui en ont les moyens – à supposer qu’elles en aient le temps, avant d’être éventuellement refoulées – peuvent recourir aux services d’un avocat. Les autres, soit la grande majorité des maintenus, doivent s’en passer. L’absence d’une véritable assistance juridique en zone d’attente est d’autant plus préoccupante que sont en jeu des droits fondamentaux tels que la liberté d’aller et venir, le droit d’asile, le droit ne pas être renvoyé dans un pays où l’on risque de subir des actes de torture ou des traitements inhumains et dégradants, le droit de bénéficier d’un recours effectif et celui de voir sa cause défendue devant un juge avant son renvoi.
Articles
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Ordonnance de référé du 4 janvier 2012, TGI Bobigny , chambre 1 / section 5 - Ministère de l’Intérieur contre Anafé
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Des avocats aux frontières ! Bilan de la « permanence d’avocats » organisée dans la zone d’attente de Roissy - 26 septembre au 2 octobre 2011
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L’Anafé assignée en justice par le ministre de l’intérieur : le gouvernement veut cacher les obstacles mis à l’accès aux droits des étrangers en zone d’attente - 28 novembre 2011
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Pour un accès permanent des associations et des avocats dans les zones d’attente - décembre 2001
Ce présent document fait état des observations faites depuis les visites dans la zone d’attente de Roissy, la permanence téléphonique de l’Anafé et divers témoignages. L’Anafé mène régulièrement des actions pour obtenir un accès permanent des associations aux zones d’attente. Une nouvelle demande a été solennellement adressée au Premier ministre par diverses associations et avocats en novembre 2001.