Enfermement et refoulement d’un demandeur d’asile soudanais depuis le port de Marseille

Publié le 17 Déc 2025

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Au mois d’octobre 2025, l’Ofpra, le ministère de l’intérieur puis le tribunal administratif de Marseille ont rejeté la demande d’asile à la frontière d’Osman, un ressortissant soudanais enfermé dans la zone d’attente du port de Marseille. Bien qu’Osman ait été renvoyé en Tunisie, il a décidé de contester cette décision. Une audience se tient demain à la cour administrative d’appel de Marseille.

Osman est arrivé au port de Marseille le 28 octobre 2025 et a été entendu par l’Ofpra le lendemain. Sa demande d’asile à la frontière a été rejetée le jour même par le ministère de l’intérieur ; décision confirmée par le tribunal administratif de Marseille le 3 novembre. Dans sa décision, le juge administratif a considéré – entre autres – qu’Osman ne craignait pas de risques personnels de traitements inhumains et dégradants en cas de retour au Soudan.

En zone d’attente, lors de l’examen de la procédure d’admission sur le territoire au titre de l’asile, l’Ofpra et le ministère de l’intérieur cherchent à déterminer si la demande n’est pas « manifestement infondée ».

Plus concrètement, l’Ofpra organise un entretien de quelques dizaines de minutes, en visioconférence depuis le lieu d’enfermement, avec le concours d’un ou une interprète par téléphone ; entretien au cours duquel la personne doit exprimer ses craintes de persécutions en cas de retour.

La situation vécue par Osman n’est que le reflet de celle vécue chaque année par des centaines de demandeurs d’asile à la frontière : enfermement, absence d’informations, absence de préparation à l’entretien, procédures expéditives, conditions matérielles d’entretien dégradées, absence d’examen de la vulnérabilité ; tout est mis en œuvre pour que la demande de la personne soit rejetée.

En zone d’attente, la logique de tri remplace celle d’asile. Il revient à la cour administrative d’appel de Marseille de se prononcer sur l’appréciation de la notion de « demande manifestement infondée » à un ressortissant soudanais.