La fin de l’enfermement des personnes étrangères aux frontières

L’Anafé dénonce depuis de nombreuses années la banalisation de la privation de liberté des personnes étrangères aux frontières, le durcissement des politiques migratoires et les violations des droits fondamentaux aux frontières. En 2016, l’association a pris position contre l’enfermement administratif des personnes étrangères aux frontières.

Pour répondre aux objectifs de fermeture des frontières et d’expulsion du territoire européen, l’enfermement est devenu, depuis les années 1990, un instrument central et banalisé de gestion des populations en migration au sein de l’Union européenne. Le prétexte sécuritaire est érigé en étendard pour contrôler et enfermer les personnes aux frontières européennes et pour entraver les déplacements à l’intérieur de l’espace Schengen.

Depuis sa fondation en 1989, l’Anafé agit en faveur des droits des personnes en difficulté aux frontières. Du fait de son expérience, l’Anafé a constaté que, quelle que soit la forme qu’elle prend, la privation de liberté, qui s’inscrit dans une politique de criminalisation des personnes étrangères, est constitutive d’une violation des droits fondamentaux et créatrice de vulnérabilité. Dans de nombreux rapports, l’association a dénoncé les conséquences de la privation de liberté des personnes aux frontières, à savoir :

C’est cette logique néfaste, que l’Anafé entend dénoncer à travers son opposition de principe à l’enfermement.

Et les enfants ?

Le principe relatif à l’intérêt supérieur de l’enfant est consacré par l’article 3.1 de la convention relative aux droits de l’enfant. En droit de l’Union européenne, les États parties doivent prendre les mesures nécessaires afin de protéger cet intérêt et la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la France, à de nombreuses reprises, en raison de l’enfermement des enfants dans les centres de rétention administrative.

Le maintien en zone d’attente d’enfants, isolés ou en famille, est pourtant encore autorisé et les enfants sont privés de liberté, sans aucun fondement juridique, aux frontières intérieures terrestres.

Le 30 juin 2005, l’Anafé a voté une « résolution concernant les enfants isolés étrangers qui se présentent aux frontières françaises » dans laquelle elle considère que :

Cette position a rapidement été étendue aux mineurs accompagnés.

Pour l’Anafé, l’objectif est la fin de l’enfermement des enfants aux frontières et que tout enfant non accompagné se présentant aux frontières soit admis sur le territoire français et pris en charge au titre de la protection de l’enfance.

Les revendications de l’Anafé

Pour aller plus loin

Crédit photo bandeau : Julien Lec’hvien