Les 30 ans de l’Anafé

À la fin des années 1980, l’État était condamné car il enfermait illégalement des personnes aux frontières françaises dans des conditions inhumaines. Pour prêter assistance à ces personnes, des associations de défense des droits humains et des syndicats professionnels se sont réunis pour créer l’Anafé.

Pour célébrer ses 30 ans, l’Anafé a organisé un colloque le 28 février 2020, retraçant les actions menées par l’association et dressant un bilan sur « 30 ans d’enfermement des étrangers aux frontières françaises ». À travers quatre tables rondes sur les lieux privatifs de liberté, l’histoire de l’Anafé, le droit d’accès dans les zones d’attente et les grands enjeux actuels et futurs, des membres de l’Anafé, accompagnés de représentants d’associations et de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), ont partagé leurs perspectives. Ce colloque a permis de montrer que, dans un contexte national et européen marqué par des politiques migratoires de plus en plus restrictives, les enjeux à l’origine de la création de l’Anafé restent d’une brulante actualité.

Sur cette page, vous trouverez un certain nombre d’éléments historiques, théoriques, juridiques, mais aussi d’expériences de terrain dans les lieux privatifs de liberté aux frontières, permettant de montrer en quoi les enjeux à l’origine de la création de l’Anafé sont toujours d’actualité dans une Europe qui développe l’obsession d’être une forteresse assiégée.

Sommaire

L’histoire d’un réseau militant

L’Anafé dans la presse 1988-2020

Ils et elles soutiennent l’Anafé

Colloque « Frontières françaises : 30 ans d’enfermement et de violations des droits » – le programme

Frontières françaises : 30 ans d’enfermement et de violations des droits – Actes du colloque

Vidéos du colloque

La première table ronde du colloque « Les lieux privatifs de liberté, un outil des politiques migratoires en devenir ? » a eu pour objectif de revenir sur la privation de liberté aux frontières extérieures – mais aussi intérieures – de la France et de l’espace Schengen à travers le régime juridique de la zone d’attente et sur les privations de liberté illégales d’hier et d’aujourd’hui, afin d’envisager les évolutions possibles.

À travers la deuxième table ronde « L’Anafé ou l’histoire d’un réseau militant », l’objectif était d’analyser la composition et l’action de l’Anafé qui est un modèle organisationnel à part. Son intervention dans les lieux privatifs de liberté est sans cesse questionnée en raison des conséquences de l’enfermement sur les personnes que l’Anafé accompagne. Que ce soit dans sa composition, dans son objet ou dans les actions qu’elle met en œuvre, l’Anafé doit sans cesse se renouveler.

La troisième table ronde « Le droit d’accès dans les zones d’attente » a questionné l’existence du droit d’accès dans les zones d’attente, les problématiques et les enjeux qui y sont liés. En effet, le droit d’accès dans les lieux privatifs de liberté est un fondement de l’action de l’Anafé en zone d’attente et une de ses revendications premières. Il inclut celui du CGLPL, des parlementaires, des journalistes, etc. Quant au droit des associations, sa construction a été longue et reste fragile. Que ce soit en outre-mer, dans les zones d’attente en métropole ou aux frontières terrestres, le droit de regard de la société civile est actuellement menacé.

Dans la quatrième et dernière table ronde du colloque « Les grands enjeux d’aujourd’hui et de demain », les intervenants ont discuté des revendications principales de l’Anafé, à savoir l’accès effectif aux juges, la permanence d’avocats et la fin de l’enfermement. Au-delà de ces aspects, le travail aux frontières fait face à des enjeux de plus en plus importants, tels que les limitations du droit d’asile, et doit réagir à un contexte croissant de criminalisation des personnes solidaires aux personnes exilées. Comment faire face à tous ces enjeux ?

Crédit photo bandeau : Anafé