Par la défense des droits des personnes étrangères en difficulté aux frontières, l’Anafé entend lutter contre les discours, les politiques et les pratiques qui renforcent chaque année la stigmatisation des personnes en migration. L’Anafé cherche, à travers son travail, à déconstruire les politiques de criminalisation des personnes étrangères et de leurs soutiens.
Grâce à son approche opérationnelle et politique, l’Anafé met en avant un autre regard sur les mouvements de personnes et démontre que les politiques migratoires actuelles ne servent qu’une posture démagogique de l’Union européenne et de ses États membres, qui s’obstinent à refuser de valoriser les migrations, inhérentes aux rapports humains et à notre monde contemporain. Il est important de la questionner, notamment au regard du droit européen et international.
Les responsables politiques et les autorités usent abondamment du champ lexical de l’illégalité des personnes, ce qui a pour conséquence de créer un amalgame dangereux entre les personnes en migration et celles ayant commis des infractions. Or, la construction d’un discours emphatique sur les dangers que ferait courir l’immigration sert de justification à l’adoption de mesures liberticides et répressives, qui empêchent les personnes en migration d’exercer leurs droits et qui participent au renforcement de dispositifs de mise à l’écart.
Certes, la criminalisation des personnes en migration n’est pas nouvelle, mais elle a été renforcée ces dernières années. Elle se joue à plusieurs niveaux :
- Durcissement des conditions d’entrée sur le territoire,
- Suspicion lors des contrôles aux frontières et contrôles discriminatoires,
- Utilisation de la menace à l’ordre public pour renforcer les mesures sécuritaires et répressives,
- Fichage,
- Enfermement,
- Traitement dégradant et atteinte à la dignité,
- Procédures spéciales en matière d’asile.
L’Anafé a pour mission de lutter contre toutes ces formes de criminalisation des migrations afin que les droits des personnes étrangères soient respectés et que les frontières cessent d’être des lieux de tri, d’enfermement et de déshumanisation.
Crédit photo bandeau : JC Hanché